La grippe aviaire, il y a pire.
Ce que je veux dire, c’est que ce n’est pas la maladie la plus répandue dans un élevage familial.

Pourquoi je vous dis ça ?
En ce mois de janvier 2023, les directives de luttes contre la grippe aviaire sont toujours d’actualité, ça fait régulièrement les gros titres, avec un impact médiatique plus ou moins important.
Et le problème avec ça, c’est qu’on en viendrait presque à croire que la grippe aviaire est LE fléau principal dans les élevages comme le vôtre ou comme le mien, que la santé des poules se limite au problème de grippe aviaire, que c’est la seule chose à vérifier.
Ce qui est éminemment faux.
C’est à dire que, pendant que vous entendez parler de la grippe aviaire qu’il faut surveiller (sans trop savoir d’ailleurs ce qui devrait vous alerter dans le comportement de vos poules), est-ce que vous entendez parler des symptômes beaucoup plus basiques et beaucoup plus courants que vous êtes pourtant en mesure de surveiller vous-même ?
Parce que là, pour le coup, il y a un certain nombre d’éléments que vous pouvez facilement vérifier vous-même auprès de vos poules, et qui vous donneront des informations très précieuse sur leur état de santé global.
Vous pouvez acquérir assez simplement quelques réflexes qui vous permettront de repérer rapidement si une de vos poules ne va pas bien, et c’est le sujet de cette vidéo.
J’ai fait l’expérience pour vous : j’ai tapé “grippe aviaire” dans mon moteur de recherche, et j’ai regardé les résultats dans l’onglet “actualité”.
Sur les trois premiers résultats de la page, j’avais :
- un article de Sud-Ouest à propos d’un éleveur désabusé
- un article de France Bleu sur le renforcement des mesures administratives
- un article du Républicain Lorrain sur l’annulation d’une exposition de pigeons
On nous sert de la grippe aviaire à toute les sauces, mais jamais on nous donne d’éléments concrets pour vérifier régulièrement la santé globale de nos poules.
Donc dans cette vidéo, nous allons pallier ce problème et voir en détail trois points qu’il est important de vérifier régulièrement auprès de vos poules, et qui concerne leur santé générale.
Petit disclaimer : d’autres éléments de santé sont à vérifier régulièrement, donc cette vidéo n’a rien d’exhaustif, mais c’est un bon début si on veut monter en compétence sans paniquer.
1er point
On n’imagine pas à quel point on peut en apprendre beaucoup sur la santé de nos poules juste en passant du temps à les observer.
On peut même facilement se dire que c’est une perte de temps, qu’il ne faut vraiment n’avoir rien d’autre à faire de sa vie, pour s’installer devant l’enclos et juste les regarder.
Et pourtant.
Rien qu’en observant l’attitude générale de la poule et sa façon de se déplacer (ou non, d’ailleurs), on peut se rendre compte qu’elle a des douleurs abdominales.
Typiquement, une poule qui se tient droite, un peu comme un canard coureur indien pour ceux qui connaissent, c’est un signe de douleur. La poule ne se tient pas toute droite, comme un pingouin, en temps normal.
Pour apprendre à faire la différence et à repérer cette position, prenez le temps d’observer votre poule, de voir quelle est sa position habituelle, avec un port à l’horizontal et des déplacements fluides.
En prenant l’habitude de cette observation, vous repérerez très vite le jour où elle se tiendra droite en position pingouin, avec des déplacements réduits.
C’est un des indices auxquels on peut prêter attention juste en observant ses poules.
2e point
On va voir dans le 3e point qu’il y a un autre indice à surveiller, rien qu’en observant les poules. Mais avant de revenir dessus, voyons le 2e point qui va un peu plus loin et me semble fondamental aussi.
C’est une chose à laquelle on pense rarement, alors que c’est une habitude très bénéfique à bien des égards.
Il s’agit de vérifier l’embonpoint de chaque poule.
Pourquoi est-ce que je vous dis que c’est une habitude très bénéfique ?
Eh bien parce que c’est une pratique qui oblige à prendre la poule dans les bras.
Donc là, on n’est plus dans la simple observation. Il s’agit vraiment d’avoir un contact physique avec l’animal. Et si on n’a pas la démarche consciente de le faire, ça n’arrive jamais.
Pourtant, prendre régulièrement ses poules dans les bras permet de les habituer à nous, de rendre d’éventuels soins beaucoup plus simples, et de se rendre compte plus rapidement d’autres problèmes comme la présence de certains parasites externes.
Mais le sujet aujourd’hui, c’est l’embonpoint.
Vérifier l’embonpoint de votre poule, c’est vérifier qu’elle ne maigrit pas anormalement, ou qu’elle n’est pas obèse non plus comme ça peut parfois arriver.
Pour vérifier l’embonpoint, on tâte le bréchet, ou plutôt la chair autour du bréchet.
Le bréchet, c’est l’os plat tout en longueur qui va de la poitrine au cloaque quasiment.

Et de part et d’autre du bréchet, la chair se développe un peu, beaucoup, trop ou trop peu, en fonction de l’alimentation de la poule.
C’est une explication du Dr DeVoe, qui date de 2006, et il nous explique que :
Si on sent trop le bréchet, que l’os est réellement saillant, c’est que la poule est trop maigre.
Si on ne sent plus du tout le bréchet qui disparaît sous une couche de chair, voire de graisse, c’est que la poule souffre d’obésité.

Une poule en bonne santé doit se situer entre ces deux extrêmes, entre 3,5 et 4,5.
Tout ce que je viens de vous montrer, ce sont des points de repère. Mais il existe de grandes disparités selon le type de poules.
Par exemple, des poules pondeuses de réforme, qui sont génétiquement sélectionnées pour mettre toute leur énergie dans la ponte, et pas du tout dans la chair, apparaîtront toujours comme maigres quand on tâtera leur bréchet. Même si elles sont en bonne santé (si tant est qu’une poule pondeuse de réforme puisse être en bonne santé, mais c’est un autre sujet).
Donc l’important ici, c’est de le faire régulièrement pour surtout être alerté d’un changement important.
Si vous avez l’habitude de sentir une de vos poules un peu grassouillette, et que subitement vous sentez son bréchet saillant, même sans autre symptôme, il faudra s’en inquiéter.
3e point
Le 3e point est une source facile de renseignements sur l’état général de la poule, et on pense rarement à l’interpréter.
C’est bien dommage, parce que ça c’est un indice très parlant.
Il s’agit de la couleur de la crête.
Là encore, il s’agira de comparer régulièrement pour repérer quand il y a une différence notoire et brutale.
Sur une poule adulte, ou un coq adulte, et dans la plupart des races, la crête est rouge. Si elle devient subitement très pâle, il est probable que votre poule manque d’oxygène, peut-être suite à un gros stress.

Si vous avez eu une attaque de prédateur par exemple, une poule sous le choc pourra n’avoir comme symptôme que la pâleur de sa crête. Si vous n’avez pas l’habitude de surveiller ce marqueur, vous risquez de passer à côté de l’information.
Ou encore, si une crête noircit, alors c’est probablement un problème d’irrigation, éventuellement des gelures. Vous pouvez essayer de les prévenir en massant la crête avec un corps gras.
Je vous l’annonçais au début de la vidéo, ces trois points sont loin d’être exhaustifs.
Mais il faut bien commencer par quelque chose, et prendre l’habitude d’observer ses poules est un bon début.
Donc dès demain, ou même dès aujourd’hui pourquoi pas, selon l’heure à laquelle vous regardez cette vidéo, vous allez consciemment observer vos poules, vous allez passer un moment près de votre poulailler, vous allez regarder la position de chacune de vos poules, vous allez regardez la couleur de sa crête, et vous allez les attraper une par une et essayer de sentir le bréchet sous vos doigts.
Vous n’y arriverez pas forcément du premier coup.
Ce n’est pas grave.
Ce qui importe, c’est de prendre l’habitude de le faire, de s’améliorer dans l’observation, de monter en compétence dans l’interprétation de ce que l’on voit.
📌 Ce qui importe, c’est de prendre l’habitude d’observer ; de prendre l’habitude de s’améliorer ;
Il s’agit de faire preuve de patience, pour monter en compétence.
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Si vous préférez regarder la vidéo, c’est ici :