Je ne savais pas reconnaître une poule en mauvaise santé.
Quand j’ai débuté l’élevage de poules, je n’y connaissais rien. Je ne savais pas ce qui devait m’alerter.
J’observais.
Je voyais que des poules grattaient la terre ; que d’autres s’affalaient sur la terre sèche ; que certaines déambulaient le corps à l’horizontale, pendant que d’autres restaient immobiles le corps à la verticale.
Je voyais, mais je ne savais pas interpréter.
En même temps, je n’allais pas non plus préparer un BTS agricole juste pour savoir m’occuper de quelques poules, n’est-ce pas ?
J’imaginais que ça devait être instinctif.
Après tout, nos grands-mères ne se sont-elles pas toujours occupées de quelques volailles dans la cour, sans être “professionnelles” ?
Alors oui, j’ai parfois eu “de l’instinct”. Et puis parfois, pas du tout…
Mais le pire, c’est que même quand je sentais bien qu’une poule n’était pas dans son état normal, je ne savais pas mesurer la gravité de la situation.
J’ai fait des erreurs.
J’ai beaucoup culpabilisé.
J’ai essayé de comprendre pourquoi moi je n’y arrivais pas, alors que toutes les petites grands-mères y arrivaient.
Et j’ai fini par comprendre.
Nos grands-mères savaient, non pas par instinct, mais parce que les connaissances leur avaient été transmises.
Transmises par leurs mères ;
Transmises par imitation ;
Transmises par voie orale ;
Transmises par imprégnation culturelle.
Mais moi, je n’avais pas tout ça.
Alors il a fallu que je cherche par moi-même, que j’étudie dans des livres, que je redécouvre tout ce savoir dont la chaîne de transmission s’était rompue dans ma famille.
J’ai appris l’anatomie des poules, j’ai appris leur physiologie.
Oh, modestement ! Je ne suis pas vétérinaire ! Mais à force de travail personnel, j’ai à mon tour pris possession des connaissances nécessaires à la gestion d’un petit élevage familial.
Et je continue. J’ai encore tellement à apprendre !
Mais j’ai les bases.
Il y a des erreurs que je ne fais plus. Je suis capable d’interpréter ce que je constate dans la basse-cour. Je sais évaluer la gravité d’un problème chez une poule.
La bonne nouvelle pour vous, c’est que je n’ai pas l’intention de garder tout ça pour moi !
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