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…1 job, 1 mari et 5 enfants !

Aujourd’hui, nous avons mangé les œufs pondus par nos poules, et nos deux chèvres nous ont donné 3 litres de lait.

Mais avant d’en arriver là, moi qui ne suis pas de la campagne, il a fallu que j’ose me lancer.

D’abord parce que j’ai un autre travail.
J’enseigne en ville, à 30 km de la maison, et je fais le trajet tous les jours. J’aime mon métier, je l’exerce depuis 1997 (bien qu’ayant fait de grandes pauses pour élever mes enfants) et je n’ai pas l’intention d’en changer.

Ensuite parce que, vous l’avez compris, je ne suis pas éleveur, je ne suis pas agricultrice, je ne suis pas professionnelle.
Je n’avais donc aucune connaissance sur l’élevage des chèvres, l’alimentation des poules ou l’entretien d’une ruche.

Pourtant, l’idée d’un élevage familial revenait comme un rêve.
Ce n’est pas un hasard si nous nous sommes mis au vert, mon mari et moi, en 2005. Nous avions alors 2 enfants, tout petits, et nous espérions bien en avoir d’autres (aujourd’hui, nous en avons 5).
Et forcément, en devenant parents, on se pose beaucoup de questions. Être responsables d’une petite vie nous pousse à envisager le pire, et donc à prévoir le meilleur.

Mais entre avoir une idée en tête et passer à l’action, il y a un monde !

Alors nous avons fait le premier petit pas indispensable : nous nous sommes installés dans une maison avec du terrain. Au moins, les bases étaient là !
Et elles sont restées là longtemps, les bases, avant qu’on en fasse quelque chose ! (lol !)

En fait, on aurait bien aimé se lancer dans un petit élevage familial, et certains de nos amis le faisaient… Mais eux, c’était plus facile : ils n’avaient pas les mêmes contraintes professionnelles que nous. Ils avaient moins d’enfants, aussi. Bref, eux, ce n’était pas pareil ; eux, ils pouvaient.

On trouvait ça super mais nous, on ne pouvait pas.
Enfin, c’est ce qu’on se disait.

Le boulot, les enfants, le manque de connaissances, tout ça… La volonté de ne pas trop bousculer notre quotidien, bien assez compliqué comme ça.
Et puis finalement, on se disait que, en cas de besoin, on pourrait toujours le faire.

Vraiment ?
Euh…
Il y a des choses qui ne s’improvise quand même pas complètement…

Mais surtout, ça veut dire quoi, « en cas de besoin » ?
Pouvoir se nourrir même en cas de crise apocalyptique ? Oui, c’est sûr, c’est important.
Mais finalement, le vrai besoin, est-ce que ce n’est pas d’amorcer un retour à la terre avec nos enfants ? Est-ce que ce n’est pas de leur apprendre les choses vraies, les choses simples ? Celles-là mêmes qui serviront aussi à s’en sortir en cas de crise, bien sûr, mais surtout celles qui relèvent de la transmission, du cadre de vie et des valeurs profondes.

Et que savons-nous du futur ? Finalement, n’est-ce pas nos enfants qui auront besoin, dans un avenir plus ou moins proche, de connaître ces gestes ancestraux ? Et n’est-ce pas de notre responsabilité de parents de leur apprendre cela, de leur montrer que c’est possible ?

Nous sommes passés par tout un questionnement, tout un tas d’hésitations aussi, et surtout par tout plein de fausses excuses :
« Il faut de la place » : ça tombe bien, on en a ! Et puis objectivement, pour avoir trois poules, pas besoin d’une grande superficie.
« Ça fait du bruit » : il suffit de ne pas prendre de coq, et il n’y aura pas de bruit (mais il y aura quand même les œufs !)
« Il y aura des odeurs » : eh bien, commençons par une ruche alors ! Pas de bruit, pas d’odeur (comme qui dirait !)
« Oui, mais pour les enfants… » : des poules ou des chèvres, pour les enfants, c’est vraiment impeccable !

En fait, toutes ces barrières n’étaient pas les vraies raisons de notre attentisme.
Si nous n’avons pas avancé durant toutes ces années, c’est tout simplement parce que nous ne savions pas trop par quel bout commencer.

Le vrai problème, c’est que nous n’y connaissions rien.

Nous ne sommes pas éleveurs et ne comptons pas le devenir. Quand on sait comment nos agriculteurs sont écrasés par les directives européennes, franchement, ça ne donne pas envie.
Et puis aussi, nous avons tous les deux, mon mari et moi, chacun notre métier et aucune envie de les lâcher.

Il nous a fallu du temps pour admettre et réaliser qu’on pouvait commencer un petit élevage familial, sans être pro.

Ça s’apprend.

Nous avons donc commencé par avoir quelques poules.
On aurait pu tout aussi bien commencer par les abeilles ou les lapins.
Ce qui importe, c’est de démarrer avec un seul élevage, celui qui nous « parle le plus », ou qui est le plus adapté à notre situation.

Par exemple, les poules étaient tout indiquées pour nous car c’est un élevage qui peut se faire avec de jeunes enfants. Quelle joie pour eux d’aller chercher un œuf tout frais pondu ! C’est juste magique !

Mais si on dispose de peu de temps au quotidien, on peut tout aussi bien se lancer dans les ruches (nous en avons depuis). L’avantage avec les abeilles, c’est que ce sont des animaux qui se débrouillent très bien sans nous au jour le jour. Ça demande, certes, du travail, mais seulement à certaines périodes de l’année.

Résultat : aujourd’hui, nous menons de front nos deux boulots (mon mari et moi), nos cinq enfants, nos poules pondeuses, nos abeilles et nos chèvres.
Alors clairement, nous avons encore énormément de choses à apprendre !
Mais nous nous améliorons de saison en saison, et nous découvrons chaque année de nouvelles choses (comment récolter la sève de bouleau, presser nos pommes ou tailler nos fruitiers, etc.)

Il y a un côté « petite maison dans la prairie » qui nous plaît beaucoup !

Sur ce blog, je partage une partie de notre quotidien et de notre expérience.
J’en partage plus encore dans mes articles privés, notamment sur ce qui nous anime.

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Au plaisir d’échanger avec vous !

Marjorie